Poète :
L'hiver dément a déjà commencé sa saison
J'ai préparé bois et provisions
À tout le monde j'ai fait dire sans raison
Que tous ces mois j'allais faire une mission
Comme si je n'y avais rien à faire, sans passion.
Hiver :
Je vais faire tomber la neige
Qui bloquera ta porte en liège
Tu seras contraint de tuer tes bêtes
Le couteau aura fort à faire aux têtes.
Poète :
Je fuirai à Aghenjour
Où le soleil brille tous les jours
À mesure que ta neige tombera
Elle fondera au sol et coulera.
Hiver :
Oeil de bouc, tu es de ceux qui ruinent tout
Ton père que tu as laissé malade, malgré tout
Chaque jour s'inquiète et devient fou
Ta mère se nourrit de feuilles de chou
Toute couverte de cautères au coin doux.
Poète :
Je vais m'installer à Alger
Près de la porte d'entrée
À demeure comme l'agneau dans la bergerie
J'aurai de l'argent fou par loterie
À mon retour, nous ferons beaucoup de potage
Et nos maladies guériront par mirage.
Hiver :
Pourquoi crois-tu que je t'ai préparé l'Isser
Qui a rongé les angles de toutes les rivières
Il se dressera devant toi comme un mur en béton
Tu pourras toujours aboyer devant.
Poète :
Tel l'aigle, les querelles mesquines ne m'atteignent pas
La rivière, j'attendrai qu'elle baisse à son niveau bas
Que toutes ses sources tarissent profondément
En avril, je me mettrai en route proprement
Quand le soleil sera haut dans le ciel éblouissant
Ce sera l'été, je traverserai la rivière fièrement
Que pourra-t-elle faire la pauvre, autrement.
Hiver :
Où je vois que tu es vain, que tu bâtis sur des ruines
Tu n'as droit qu'à trois mois après tant d'amertume
Comme ma quinte niée avril chaud viendra sans rancune
Tu iras à Boujellil y compter tes plumes.
Inspiré des « Poèmes kabyles anciens » de Mouloud Mammeri (Dda Lmulud) première moitié du XIX siècle.
Amedyaz :
Ccetwa ur nesi laqel
atstsa tebda-d s tura
Heggagh tamict d uzeqqur
aggnegh i medden ttamma
Agguren ag ' ar nestamel
ur degsen telli lxedma
Ccetwa :
Nek ad ak-d ghed'legh adfel
ara-k ireglen tabburt
Lmal ik ad ak-t nghegh
attayu txeddem tefrut
Amedyaz :
Ad am rewlegh s Aghenjur'
anida-d cer'r'eq tafukt
Adefl im m' aa-d ighelli
ad am t-tessebla akw tmurt
Ccetwa :
A tit' uh'uli
t-timital ik i-ts-ixellun
Babak n-teg'g'id' yud'en
kulyum haat deg wnezgum
Yemma la tmegger mejjir
haats s tiqqad gher lkanun
Amedyaz :
Ad r'uh'egh ar Ledzdzayer
tamurt m Bab Aazzun
An-n-ttekkigh am mizimer
adrim annaabb' i wserdun
A-d nawed' anketter' megzer
Ayen deg ud'nen ad h'lun
Ccetwa :
Iwimi-k heggagh Yesser
ic'c'an i tghezz ' akw leqrun
A-k ismar'r'ed' am memeder
sseglaf din am meqjun
Amedyaz :
Nek ay lligh d igider
ur tstsekkigh deg at t't'nun
Asif annerg' ' ard izzer
ard as qqaren akw layun
Mi d yebrir annembwiwel
it'ij ibded ghef leqrun
Anebdu a-t id nezger
acu mi yezmer umeghbun
Ccetwa :
Anida kem jer'r'begh texlid
f lehdem i tebnid' llsas
Ma d kem telt cchur' i tlid'
tezgid' felli d axemmas
A-d-yawed' yebrir uqsih'
awed' gher Bujlil tint'as
https://poesieaa.blogspot.com/2018/11/161cle-poete-et-lhiver-mouloud-mammeri.html
L'hiver dément a déjà commencé sa saison
J'ai préparé bois et provisions
À tout le monde j'ai fait dire sans raison
Que tous ces mois j'allais faire une mission
Comme si je n'y avais rien à faire, sans passion.
Hiver :
Je vais faire tomber la neige
Qui bloquera ta porte en liège
Tu seras contraint de tuer tes bêtes
Le couteau aura fort à faire aux têtes.
Poète :
Je fuirai à Aghenjour
Où le soleil brille tous les jours
À mesure que ta neige tombera
Elle fondera au sol et coulera.
Hiver :
Oeil de bouc, tu es de ceux qui ruinent tout
Ton père que tu as laissé malade, malgré tout
Chaque jour s'inquiète et devient fou
Ta mère se nourrit de feuilles de chou
Toute couverte de cautères au coin doux.
Poète :
Je vais m'installer à Alger
Près de la porte d'entrée
À demeure comme l'agneau dans la bergerie
J'aurai de l'argent fou par loterie
À mon retour, nous ferons beaucoup de potage
Et nos maladies guériront par mirage.
Hiver :
Pourquoi crois-tu que je t'ai préparé l'Isser
Qui a rongé les angles de toutes les rivières
Il se dressera devant toi comme un mur en béton
Tu pourras toujours aboyer devant.
Poète :
Tel l'aigle, les querelles mesquines ne m'atteignent pas
La rivière, j'attendrai qu'elle baisse à son niveau bas
Que toutes ses sources tarissent profondément
En avril, je me mettrai en route proprement
Quand le soleil sera haut dans le ciel éblouissant
Ce sera l'été, je traverserai la rivière fièrement
Que pourra-t-elle faire la pauvre, autrement.
Hiver :
Où je vois que tu es vain, que tu bâtis sur des ruines
Tu n'as droit qu'à trois mois après tant d'amertume
Comme ma quinte niée avril chaud viendra sans rancune
Tu iras à Boujellil y compter tes plumes.
Inspiré des « Poèmes kabyles anciens » de Mouloud Mammeri (Dda Lmulud) première moitié du XIX siècle.
Amedyaz :
Ccetwa ur nesi laqel
atstsa tebda-d s tura
Heggagh tamict d uzeqqur
aggnegh i medden ttamma
Agguren ag ' ar nestamel
ur degsen telli lxedma
Ccetwa :
Nek ad ak-d ghed'legh adfel
ara-k ireglen tabburt
Lmal ik ad ak-t nghegh
attayu txeddem tefrut
Amedyaz :
Ad am rewlegh s Aghenjur'
anida-d cer'r'eq tafukt
Adefl im m' aa-d ighelli
ad am t-tessebla akw tmurt
Ccetwa :
A tit' uh'uli
t-timital ik i-ts-ixellun
Babak n-teg'g'id' yud'en
kulyum haat deg wnezgum
Yemma la tmegger mejjir
haats s tiqqad gher lkanun
Amedyaz :
Ad r'uh'egh ar Ledzdzayer
tamurt m Bab Aazzun
An-n-ttekkigh am mizimer
adrim annaabb' i wserdun
A-d nawed' anketter' megzer
Ayen deg ud'nen ad h'lun
Ccetwa :
Iwimi-k heggagh Yesser
ic'c'an i tghezz ' akw leqrun
A-k ismar'r'ed' am memeder
sseglaf din am meqjun
Amedyaz :
Nek ay lligh d igider
ur tstsekkigh deg at t't'nun
Asif annerg' ' ard izzer
ard as qqaren akw layun
Mi d yebrir annembwiwel
it'ij ibded ghef leqrun
Anebdu a-t id nezger
acu mi yezmer umeghbun
Ccetwa :
Anida kem jer'r'begh texlid
f lehdem i tebnid' llsas
Ma d kem telt cchur' i tlid'
tezgid' felli d axemmas
A-d-yawed' yebrir uqsih'
awed' gher Bujlil tint'as
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire